AMA est une organisation environnemenrale qui travaille autour de la nature du parc national Torres del Paine. Elle a été fondée en 2004 par l'estancia Cerro Paine, se situant à l'intérieur du parc national (territoire acquis en 1978 pour l'élevage de chevaux). Avec l'augmentation du nombre de visiteurs, l'estancia se dédie aujourd'hui complètement au tourisme (hôtel de luxe, refuges, camping). AMA a été impulsé dans le but de travailler pour la conservation du parc, intégrant le thème de l'écologie dans les "savoirs faire touristiques" (i.e. eco-tourisme). Le directeur de l'organisation est un biologiste investit dans sa double mission de recherche et de conservation. Un référent technique et un coordinateur sont présents pour gèrer les aspects pratiques et organisationnels. Physiquement, chacun repartit son temps entre l'estancia et les bureaux de l'organisation a Punta Arenas.


Pour des raisons diverses mais toutes liées à l'homme (introduction d'espèces invasives, diminution des territoires sauvages, incendies), il apparaît en effet nécessaire de s'occuper de la faune et la flore du parc. Ainsi, les activités de AMA s'organisent autour de la reforestation (pépinière de lengas) et de la conservation d'espèces animales en voie de disparition (en particulier les bourdons natifs - co-évolution de la flore, diminution de la biodiversite déjà fragile dans les régions australes ; et les huemules - cervide le plus menacé de la région, il ne resterait pas plus de 2500 individus). Les premières étapes sont le recensement, puis des plans de conservation adaptés devront être réalisés. Des actions d'éducation (sensibilisation des écoliers avec des présentations, des "classes vertes" de reforestation) ont pour objectif de pérenniser les projets et d'inclure les locaux, et les structures logistiques de AMA sont mises a disposition pour aider et appuyer tout projet (scientifique ou non, du recensement d'espèces au comptage des passages de touristes sur les sentiers du parc). AMA constitue donc une base avancée d'une grande valeur ajoutée, notamment en termes de matière de travaille (grande richesse naturelle du parc national).

Afin d'aider à la mise en oeuvre sur le terrain, des activités sont effectués avec des "eco-volontaires", sélectionnés et provenant du monde entier pour des périodes de 15 jours ou 1 mois. Ce type de volontariat "écologique", payant, a du succès auprès des jeunes francais. Notre expérience dans cette organisation a été très enrichissante. En peu de temps, et malgré une organisation en dents de scie (décalage par rapport aux nombreuses démarches remplies pour candidater), on a entretenu la pépinière de lengas, améliorer un sentier "découverte" (representatif de l'ensemble des types de terrains rencontré dans le parc), créer un sentier alternatif (deviation pour le comptage des randonneurs) et réaliser 3 excursions de recensement. Une superbe ambiance de travail dans un lieu d'exception ! S'endormir dans des domes avec les piaillement des oiseaux, lever la tête et voir les monolithes de granites ou un lac bleu turquoise, en apprendre tous les jours sur les espèces locales... quelle chance ! Excepté quelques difficultés (pas d'électricité dans les domes car le convertisseur électrique du panneau solaire a brûlé et la logistique dans un endroit aussi retiré est assez lente), le quotidien de volontaire est confortable. Les repas sont nombreux et très corrects, et les autres travailleurs, souvent rencontrés à la cantine du personnel, aidants et très sympas. Un seul bémol : il est difficile d'organiser une randonnée après son volontariat (pendant les jours libres), et le coût d'une nuit en refuge dans le parc national frôle l'abus !

Un fort manque de moyens alloués a l'organisation est neanmoins à déplorer en regard des nombreuses tâches demandées à AMA (autres projets, entretien des sentiers). En particulier on peut se demander pour quelles raisons l'estancia, qui génère tres probablement des bénéfices genereux, ne facilite pas plus le travail de l'association. De plus, l'écart important avec l'aspect communication (belles vidéos de promotion) soulève la question de l'intérêt du groupe : est ce que AMA n'est qu'une image "verte" pour l'estancia ? Dans ce sens il y a un réel manque de transparence dans la gestion financière de l'organisation. Par ailleurs, est ce que AMA n'est pas utilisée pour réduire les coûts de l'estancia ? En effet, des tâches comme la réalisation d'un circuit découverte à disposition des clients de l'hôtel et l'entretien des sentiers de rando dans l'estancia ne devraient pas être du ressort d'une association comme AMA. Mis à part ces questionnements sans réponses à ce jour, tout volontaire devrait savoir clairement en quoi est utilisé l'argent qu'il donne pour participer.
Finalement, si l'on parle d'eco-volontariat, il faudrait mettre en oeuvre une réelle gestion écologique des infrastructures (par exemple il n'y a pas de toilettes sèches) et éduquer les travailleurs aux gestes écologiques du quotidien (ainsi que leur donner les moyens de les mettre en application). Le fait que l'estancia mette à disposition un jaccuzi dans l'hôtel ne va clairement pas de paire avec une organisation écologique... et reflete des ambitions du groupe...


On ne peut que souhaiter à AMA de continuer sur son projet de mutation (conservation de l'écosystème, recherche, éducation), sa dynamique de collaboration avec d'autres ONG et centres de recherche. Cette organisation a besoin de volontaires pour continuer ses actions de conservation et de reforestation. Travailler dans cet endroit reste un privilège qui ne coûte pas tant comparé à d'autres volontariats.