Aldea luna, ou le village de la lune, a été créé par un couple désireux de se mettre au vert, loin de toute civilisation. Ce petit hameau constitué de 3 cabanes se situe dans les environs de Jujuy, perdu dans la forêt subtropicale des Yungas. Avec leur deux enfants, ce couple vit depuis une petite dizaine d'années sans eau courante (pompage sur la rivière en contrebas) ni électricité (panneau solaire uniquement pour s'éclairer la nuit), et ils peuvent être fier de leur jardin potager "biologique" (quelques apports comme de la nicotine seulement pour écarter les nuisibles). De plus, ils disposent d'un peu moins de 1000 hectares de forêts dans lesquels ils ont initié un projet de réserve naturelle, bien qu'encore à ces balbutiements. Afin de gérer au mieux leur potager, cette famille accueille des volontaires de toute nationalité pour des durées allant d'une semaine à plusieurs mois. Ils disposent également d'une cabane pouvant accueillir des "visiteurs". Notre expérience dans cette ferme, écourtée à 5 jours, fu décevante sur de nombreux aspects. Avant de venir, le concept nous a beaucoup plu (ferme bio, échanges de recettes, rencontres, nature), bien qu'il soit nécessaire de payer quelques euros par jour pour manger et être héberger. En particulier, le principal attrait pour ce "Wwoofing" était qu'on allait travailler 4h / jour pour nous nourrir nous même et non pas pour participer à un processus de production rentable. Arrivés sur place, on se rends compte que l'on est une dizaine de volontaires, avec des personnes étant plus ou moins à résidence depuis plusieurs mois et avec une famille de visiteurs. Les échanges avec nos hôtes ont donc été très limités (instructions données pour les tâches à effectuer). Aussi, les différents "statuts", entre résident permanent, volontaire, et visiteur ne favorisent pas l'intégration et les échanges, chacun étant traité différemment. Un des aspects qui ne nous a pas laisser indifférent est qu'au lieu d'être avec nos hôtes dans le jardin on soit considéré comme des travailleurs recevant leurs instructions tous les matins, loin de la promesse d'échange et de partage. On se serait cru dans un hostal pour volontaires... Dans cette optique de "rentabilité", nos hôtes ont même pour projet de construire de nouvelles cabanes. Pour finir, les sentiers de randonnée proposés comme activité lors des temps libres sont mal balisés, et leur reserve ne semble pas entretenue de manière durable. Par ailleurs, bien que très au fait sur les potagers et la construction de cabane, il nous apparaît assez étrange qu'il n'y ait pas de toilettes sèches ou des récupérateurs d'eau de pluie (les aspects écologiques semblent reléguer à un second plan). Cette famille montre cependant qu'il est possible de vivre d'eau fraîche et d'air pur sans toutes les commodités modernes, bien que certains aspects "capitalistes" entachent le tableau.